Influer sur les politiques de santé: un défi d’intérêt international.

28 juillet 2014

La Source

Gyslaine Desrosiers, en compagnie de professeurs de la Haute École de santé La source de Lausanne, participants à l'atelier « Influer sur les politiques de santé, de soins, de formation ... oui mais comment ? »

Le 26 juin, j’avais le plaisir d’animer un atelier à la Haute École de santé La source de Lausanne sur les stratégies personnelles et professionnelles, tant au plan personnel que collectif, susceptibles d’influer sur les politiques de santé, de soins et d’éducation. La profession infirmière dans tous les pays est le corps professionnel le plus important en nombre mais qui peine  à devenir un groupe d’influence.Le développement des habiletés macro-politiques au sein du corps infirmier s’avère un sujet d’intérêt international. La profession infirmière de par sa position privilégiée peut contribuer à l’amélioration de l’efficacité et de la pertinence des services de santé. Corps professionnel bien organisé, stratégies de visibilité publique et médiatique, prise de parole dans les débats de société portant sur la santé publique et les services de soins sont autant de conditions nécessaires aux jeux d’influence.

En Suisse, il n’y a pas d’ordre infirmier, mais une association nationale (ASI) qui fait des représentations politiques en vue de soutenir l’évolution de la profession. La Suisse romande (francophone) exige le 1er cycle universitaire (bachelor) comme niveau d’entrée à la profession. Les programmes de 2ème et 3ème cycle en sciences infirmières sont maintenant disponibles. La Suisse romande se démarque en Europe par son positionnement très orienté sur le développement d’une  filière académique en sciences infirmières qui s’inspire des traditions universitaires nord-américaines. Cette position politique distingue la Suisse romande des orientations de la Suisse alémanique plutôt encline  à suivre les pas de l’Allemagne. Cette dernière soutient  encore une vision traditionnelle de la profession infirmière. Une institution universitaire forte en sciences infirmières qui génère de la recherche en soins peut s’avérer une source d’innovations cliniques remarquables et éventuellement, un levier d’influence important. 

Catégorie(s): Formation universitaireFrancophonie

Commentaire(s) (3)

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  1. Luc Mathieu dit :

    Pendant ce temps au Québec, le président de la fédération des cégeps a commencé à invoquer dans les médias écrits et électroniques que le programme de soins infirmiers pourrait se donner en 4 ans plutôt qu’en 3.

    • Gyslaine Desrosiers dit :

      Cette position de la Fédération des cégeps a été évoquée maintes fois dans le passé et relève d’une approche clientéliste qui ne tient aucunement compte des enjeux de la population québécoise et encore moins des défis cliniques auxquels sont confrontés les infirmières. 4 ans est mieux que 3, sans plus ! Il ne faut jamais oublier que l’option Techniques infirmières disponibles dans 42 cégeps est le programme qui fait vivre les cégeps dont l’achalandage général est à la baisse.
      L’hypothèse d’une 4ème année remettrait en question le DEC-BAC et engendrerait des « super-techniciennes ».
      Le DEC-BAC a le mérite non seulement d’octroyer un diplôme universitaire reconnu au Québec et outre-frontière. De plus, cela permet un ajout de formation en heures qui approche les infirmières de la moyenne canadienne (sans oublier que le DEC-Bac maintient la collaboration des cégeps).
      Si la Fédération des cégeps entendait poursuivre sur cette voie, l’OIIQ devrait tenir un discours vigoureux de protection du public. Quant à la FIQ, laissera-t-elle la profession se dégrader davantage ?
      Personnellement, je préconise que l’OIIQ annonce une position de deux permis , technicienne (DEC) et clinicienne BAC. Cette position aurait un mérite offensif et défensif.

  2. Lisette Parent dit :

    Tout à fait en accord avec Madame Desrosiers. Nous sommes déjà en retard au Québec. Le Bacc devait être obligatoire pour l’an 2000 !
    La formation doit être en fonction des responsabilités toujours croissantes pour les infirmières et les infirmiers et pour assurer un meilleur service à la population. Oui aux deux permis,technicienne DEC et clinicienne BAC et des tâches bien distinctes.

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